Soutien psychologique

Évolution

Au départ, chargé du soutien psychologique des policiers hennuyers témoins ou victimes d’un événement bouleversant, l’action s’est élargie aux autres services de sécurité publique.

L’action de l’APPIH s’est, en effet, également étendue aux services d’incendie et de secours de la Province ainsi qu’à de nombreux services d’urgences et de réanimation des hôpitaux.

En outre, il est régulièrement sollicité par d’autres secteurs professionnels ainsi que par des intervenants d’autres provinces qui ne bénéficient pas de soutien similaire.

Le soutien de l’APPIH est proposé aux différents services sous la forme d’une convention de collaboration forfaitaire annuelle. De plus, d’autres publics bénéficient désormais, en collaboration avec l’École d’administration, des séminaires ayant pour thème la gestion du stress et de l’agressivité, réservés jusqu’ici aux intervenants.

Citons notamment le personnel de la Province de Hainaut mais aussi celui des pouvoirs locaux.

L'APPIH est régulièrement sollicité

Lorsque les intervenants sont confrontés aux situations suivantes :

  • Tout événement grave impliquant des enfants ou jeunes adultes (accidents de la route, accidents domestiques, suicides, etc)
  • Incendies avec victime(s)
  • Agressions physiques et verbales
  • Accidents en service
  • Blessures ou décès de collègues
  • Suicides et tentatives de suicide
  • Utilisation de l'arme à feu chez les policiers
  • Plans d'urgence
  • Ou toute situation professionnelle ayant entraîné chez l'intervenant des réactions de peur intense, un sentiment d'impuissance et / ou d'horreur.

Des réactions attendues suite au stress intense d'une intervention ?

Les réactions décrites ci-dessous sont à considérer comme des réponses « normales » à un événement hors du commun.

Elles devraient progressivement s'estomper dans le mois qui suit l'événement. Si tel n'était pas le cas, un état de stress post-traumatique est peut-être en train de s'installer.

Parlez-en à un collègue de confiance, à votre médecin ou à l'APPIH.

Quelques réactions :

  • Flashbacks, souvenirs répétitifs et envahissants, cauchemars
  • Détresse lors de l'exposition à des indices pouvant évoquer ou ressembler à l'événement initial
  • Émotions négatives persistantes (anxiété, colère, honte, culpabilité, peur, apathie, etc)
  • Tendance à éviter tout ce qui rappelle l'événement : endroits, conversations, personnes, activités, etc
  • Impression d'irréalité, incapacité de se rappeler d'une partie de l'événement
  • Hypervigilance, réactions de sursaut exagérées, irritabilité, impression de détachement du monde et d'autrui, perte d'intérêt pour des activités pratiquées auparavant.

Quelques signaux de stress négatifs

Somatique

Troubles cardio-vasculaires (hypertension, tachycardie,...), troubles du système digestif, douleurs articulaires et musculaires, troubles respiratoires (hyperventilation, oppression,...), maux de tête, tremblements, vertiges, sueurs.

Emotionnel

Anxiété, sensibilité exacerbée, fatigue excessive, sentiment de culpabilité, colère, baisse d'estime de soi.

Cognitif

Difficulté de concentration, perte de mémoire, confusion, distraction, pensées et/ou rêves récurrents, difficulté de jugement, augmentation du taux d'erreur.

Professionnel

Augmentation de l'absentéisme, démotivation, irritabilité, cynisme, indifférence, impatience, conflits fréquents, sentiments d'insécurité, suractivité, résistance au changement, isolement.

Relations familiales et sociales

Augmentation des tensions familiales, baisse d'intérêt pour les activités pratiquées auparavant (loisirs,...), isolement social.

Autres répercussions

Consommation accrue de tabac, d'alcool, de médicaments, modification de l'appétit, troubles du sommeil.

Tous égaux face au stress d'une intervention ?

L'impact émotionnel d'une intervention est davantage influencé par des facteurs liés à la personne, au contexte ou à la situation que par la gravité objective de l'événement.

Parmi les facteurs de risques liés à l'individu, relevons notamment la notion de proximité de la victime (connaissance de celle-ci ou avoir un enfant du même âge), un sentiment d'impuissance, d'inefficacité, de culpabilité, la réactivation traumatique d'un événement antérieur, la vulnérabilité psychologique ou encore la remise en question de ses valeurs et croyances.

Quant aux facteurs de risques liés au contexte et à l'événement, citons la sévérité, l'intensité et la durée de celui- ci, l'absence ou la déficience du soutien social et familial ainsi que des conditions de vie stressantes.

Le burnout

« Les gens sont parfois victimes d’incendie tout comme les immeubles ».
(Freudenberger)

Ce terme est utilisé pour décrire une situation d’épuisement physique et psychique liée à l’exposition prolongée au stress professionnel.

Le burnout évolue en 3 étapes :

  • La première implique une grande fatigue mentale et physique ;
  • La deuxième un désinvestissement ou une déshumanisation de la relation (cynisme, isolement, méfiance, etc) ;
  • Et enfin, une diminution du sentiment d’accomplissement personnel au travail (impression de plus être à la hauteur, sentiment d’inefficacité personnelle, etc).

En général, entre le moment où les premiers symptômes apparaissent et celui où le travailleur craque, il s’écoule en moyenne six mois (voire beaucoup plus). Il est donc important d’en repérer rapidement les signes annonciateurs afin de désamorcer le processus.

Que faire dans le cas d'un événement bouleversant ?

Soi-même

  • Ne niez pas l'événement, ne refoulez pas vos sentiments
  • Parlez-en à des personnes de confiance, ne vous isolez pas !
  • Veillez à vous détendre (loisirs, relaxation)
  • Soignez votre sommeil, votre hygiène de vie
  • Pratiquez une activité physique
  • Ne prenez pas de décisions importantes concernant votre avenir
  • Consultez l'APPIH et / ou votre médecin si nécessaire, ne pratiquez pas l'auto-médication

En tant que collègue / supérieur

  • Proposez rapidement l'organisation d'un débriefing émotionnel au(x) collègue(s) impliqué(s)
  • Témoignez de l'intérêt, soutenez, soyez attentifs aux signaux de stress
  • Favorisez une bonne discussion
  • Écoutez réellement, ne jugez pas !
  • Faites preuve de patience
  • Évitez les promesses et garanties intenables
  • Évitez les conseils en « or », les avis, les plaisanteries
  • Soulignez, répétez votre disponibilité
  • Affirmez la confiance que vous avez dans les capacités de votre collègue
  • N'oubliez pas son environnement familial
  • Contactez l'APPIH si vous avez besoin de conseils dans l'approche du collègue en souffrance